Qu'est-ce qu'un tableau d'encodage ?
C'est un tableau avec 3 colonnes : une colonne où se trouve une image représentant le mot qui va devoir être encodé (=écrit), une colonne où l'élève va faire son essai d'écriture et enfin une dernière colonne où l'écriture experte (=correcte) sera retranscrite après correction. Il y a 10 mots à encoder par tableau, chaque tableau est centré sur un phonème particulier.
Dans ma classe, dès le début de l'année, nous faisons un tableau d'encodage par semaine, en relation avec le son étudié.
Dans les premiers temps du CP, nous faisons ce travail tous ensemble (=au même moment), individuellement. Cela permet aux enfants de pouvoir poser leurs questions à l'adulte qui va soit lui rappeler le mot à encoder, soit faire verbaliser l'enfant sur ce qu'il entend, soit l'orienter vers les outils adaptés, soit relancer la question vers les camarades.
Les affichages des sons avec leurs mots-clés (mots repères) sont ainsi présents dès le début de l'année scolaire afin de faciliter le questionnement sur les graphèmes ("pour écrire ventre, c'est le [an] de maman ou le [en] de vent ?").
Plus tard dans l'année, quand les enfants deviennent plus autonomes vis à vis de l'écrit, le tableau d'encodage peut être rempli en autonomie (plan de travail ou temps libre).
Mais dans tous les cas, la correction se fait de manière collective afin de pouvoir confronter les solutions trouvées, justifier ses choix et afin que l'adulte puisse fournir la forme correcte du mot en l'expliquant.
La forme correcte du mot est ainsi recopiée par les enfants au stylo rouge (pour la distinguer des essais) et le tableau d'encodage ainsi corrigé et vérifié par l'adulte, rejoint les autres tableaux d'encodage, dans le Classeur-outils, dans la partie "Lexique". Il fera désormais partie des outils à disposition des élèves lors des autres productions d'écrit.
Pour mettre au point cet outils, je me suis appuyée sur deux ouvrages : le livret "Lire au CP (2)" et le livre de Mireille Brigaudiot "Première maîtrise de l'écrit", dont je vous conseille vivement la lecture.
Voici quelques extraits de ces deux ouvrages qui vous expliqueront, mieux que moi, les tenants et les aboutissants, de ces encodages.
Lire au CP (2), page 11 :
L’encodage de mots nouveaux : Une bonne manière de voir où en sont les élèves dans leur appropriation des clés techniques de la correspondance oral/écrit consiste à leur soumettre des problèmes d’encodage de mots « nouveaux ». Mis en situation d’écrire des mots qu’ils ne connaissent pas, les élèves se posent des questions qui révèlent où ils en sont dans leur conception du rapport entre oral et écrit, en particulier si le principe alphabétique est bien intégré. Au fur et à mesure que l’on progresse dans le mot que l’on est obligé de décomposer pour le « maîtriser », on fait appel à des mots-référence, on s’interroge sur des découpages (en syllabes, en morphèmes, en phonèmes avec la recherche de leurs correspondants écrits). La recherche individuelle suivie d’une mise en commun dans un petit groupe avec des échanges sur les stratégies employées peut se renouveler quotidiennement ; pour les élèves plus autonomes, la recherche individuelle peut porter sur des mots plus complexes.
- Première maîtrise de l'écrit, pages 185-188 :
La consigne donnée aux enfants est "d'essayer d'écrire un mot tout seul, comme on sait, parce que ça sert à apprendre à écrire et à lire". (...) A partir de là, les enfants vont prendre l'habitude d'écrire 3 ou 4 mots chaque jour, sur leur classeur d'écriture". C'est une activité collective durant les deux premiers mois de CP et elle se poursuivra par un travail entre le maître et les seuls enfants qui n'ont pas découvert le principe alphabétique et ne déchiffrent pas du tout en lecture.(...)
Dans les moments collectifs, le maître demande à un enfant : « tu expliques comment tu as fait ? » puis explique lui-même en décomposant par syllabe et par phonème-graphème.(...) Ces encodages réguliers se présentent donc avec l’essai de l’élève et l’écriture experte en-dessous. Ils sont rassemblés dans une partie du classeur d’écriture.